Le jeudi 12 Octobre restera une date ancrée dans la mémoire des sociétés de taxis de Déville-Lès-Rouen. Une délibération a été mise au vote à l’occasion du conseil municipal visant notamment une taxation des taxis inscrits dans la commune. Votée à l’unanimité, elle prendra effet en 2024.
Des sous, des sous !
Jusqu’à présent, ils étaient 2 ou 3 communes ( dont Rouen et Sotteville-Lès-Rouen) pratiquant une taxe auprès des sociétés de taxi. A l’issue du conseil municipal du Jeudi 12 Octobre 2023, Dominique Gambier et l’ensemble de son conseil municipal (opposition comprise) validaient une taxe de stationnement annuelle à100 euros à partir de 2024 pour les sociétés de taxis domiciliées dans la commune dévilloise.
On ne peut pas faire le tout gratuit
La gratuité, comme chacun le sait, n’est pas la caractéristique principale du premier magistrat en ce qui concerne certains services de la ville. Par exemple, à la médiathèque Anne Frank, l’accès à Internet est facturé à hauteur de 1,90 € par heure. Même si cette taxe surprenante prendra fin en décembre 2023, on peut se poser la question de son existence depuis 2017, année où elle a été votée à l’unanimité d’ailleurs. La sélection basée sur l’argent , c’est bien connu, est une caractéristique courante des médiathèques financées par des fonds publics. La disparition de cette facturation injuste est justifiée par la prétendue détérioration de la situation sociale de certaines familles de la ville depuis 2017, selon le Maire. Cet argument est pour le moins surprenant. Nous aurons l’occasion d’en reparler, car la véritable raison semble être plus liée à des considérations politiques qu’à la prétendue détérioration sociale des familles de la ville, qui, il convient de le souligner, était déjà bien engagée en 2017. La philosophie de la taxation s’applique également au secteur privé, où tout est sujet à facturation. Encore faudrait-il aligner un argumentaire valable et “entendable”.
Les taxis en métropole
Revenons aux nouveaux frais imposés aux taxis ! Jusqu’à présent, ils n’étaient pas soumis à une quelconque taxe municipale, à l’instar de la majorité des communes de la métropole (à l’exception de Rouen et Sotteville). 100 euros par an, pour une ville de 10 000 habitants, c’est une somme considérable. Les entreprises de taxis concernées par cette future imposition auraient pu s’attendre à une facture encore plus salée ! Selon nos informations, le représentant du parti Macroniste souhaitait fixer le tarif à 150 €. La grande question qui se pose est la suivante : pourquoi instaurer cette taxe ? Selon Dominique Gambier, les communes qui ne mettent pas en place une taxe de stationnement pour les taxis sont en infraction avec la loi. “Je ne souhaite pas que la préfecture nous taxe (sic) de mauvais élèves”, déclare-t-il. Cependant, lorsqu’un responsable de la préfecture a été contacté la semaine dernière, il a affirmé que “l’absence de taxation du stationnement pour les taxis ne justifierait pas une réprimande de la part du Préfet envers la commune. Bien évidemment, c’est préférable que la réglementation soit appliquée”.
Néanmoins, on peut sérieusement remettre en question la logique qui a poussé le maire à proposer cette nouvelle taxe pour une profession qui tente à peine de se relever de l’épisode du COVID-19 et qui doit déjà s’acquitter de taxes importantes ailleurs. En attendant, les personnes touchées par cette mesure ne cachent pas leur mécontentement, et s’il y a bien une profession à éviter de mettre en colère, c’est celle des taxis.
Frédéric Quillet